Victo O en mode revolucion Caribeana

Invité du 20ème festival de Jazz de Ste lucie Victor O s’est produit avec son groupe sur la scène de Jazz in the Square pour la journée d’ouverture du festival.
Un challenge de plus pour cette artiste car si sa notoriété est plus qu’acquise aux Antilles françaises,il fallait une fois de plus « accrocher » un nouveau public Caribéen !
Et apres 1heure de concert,même si les refrains n’étaient pas connus, les mains se sont levées…opération séduction réussie… !

Nous l’avons retrouvé au terme d’une journée marathon, pour une interview « CARIBEANA »…

Makrelaj : Dans quelles îles de la caraïbe t’es tu produis en concert ?
Victor O :Avec l’aide de la DRAC Martinique j’ai pu intégrer le réseau des alliances Françaises, ça m’a permis de faire l’ouverture du Festival de la Dominique, le créole Week à Sainte Lucie il y a 8 mois, St Kitts sur une plage paradisiaque avec des riches Britanniques qui ont même dansé sur « soukoué sa » !
Et puis il y a eu la Grenade petit pays très british. Bientôt la République Dominicaine, le 18 juin pour la fête de la musique une vraie grosse scène sur la place d’Espagne dans la Zone coloniale. Je devais faire Haïti dans la foulée, mais ça a été annulé, et puis j’aimerai maintenant faire le Brésil, ou il y a près de 40 alliances françaises.

Makrelaj : Ça te permet de découvrir la Caraïbe ?
Victor O :Oui en effet car j’étais plutôt « négropolitain » sur le rail européen grand continent, j’ai découvert qu’on à la fois plein de chose en commun et plein de différences et il y a un écart entre nous et les îles anglaises, qui ne nous connaissent pas finalement…
Ça me permet de bien réfléchir à ce qu’il faut faire pour conquérir ces zones-là. Fondamentalement, et c’est pas méchant ce que je vais dire, mais j’ai l’impression qu’on est plus riche musicalement. Culturellement nous sommes plus forts sur des bases caribéenne qu’eux-mêmes, on à plus d’influences musicale qu’eux, ils ont des influences américaines, jamaïquaine qui sont elles-mêmes influencées par les américains. Alors que nous nous sommes créoles.
Au festival créole week de Sainte Lucie le public était composé d’intellectuels s’encanaillant avec le créole, il y a une petite partie de la population qui parle créole. Lors d’une master classe que j’ai animé dans une école, je me suis dit que mon anglais n’étant pas terrible j’allais me rattraper avec le créole, au premier mot j’ai compris à la tête des enfants que c’était pas la peine.
Nous sommes les derniers détenteurs du langage créole, on a un étendard super fort à porter, défenseurs de la « créolité ».

Makrelaj :Est ce que le public des îles anglaise réagi aux mêmes morceaux qu’aux Antilles françaises ?
Victor O : Ils percutent toujours sur « sé péchè-a » c’est une sorte d’hymne, à Grenade ils ne parlent pas créole les gens chantaient phonétiquement, sinon ils accrochent sur le zouk , il faut se rendre compte que le zouk c’est la carte de visite.
« Dim Ki tan » a toujours fonctionné parce qu’il y a le coté un peu funk, un peu zouk.
Ce qui est étonnant c’est que dans les pays un peu créolophone comme Ste Lucie , je vois sur l’expression des gens qu’ils se disent « ah ouais on peut faire ça en créole aussi ».
Au début j’ai hésité à chanter « mi natty dread » parce que c’est une ballade mais comme le refrain est en anglais, ça passe.
« Ayen pou few mal » accroche bien aussi, parce que c’est un morceau qui fonctionne sur l’émotion.

Makrelaj : Tu as des projets de coopération avec la caraïbe?
Victor O : J’aimerais enregistrer avec des musiciens caribéens mais ce ne sera pas pour tout de suite parce que c’est compliqué à monter comme projet. Mais par contre j’aimerais refaire une tournée caraïbe plus complète avec des distributeurs, pour que les gens puissent trouver ma musique après, qu’on pénètre les marchés, je suis un conquérant !

Makrelaj : A quand le prochain album de Victor O ?
Victor O : Je finis l’album de Lorianne ZACHARIE qu’on est en train d’enregistrer, et après je me consacre au mien, vers le mois de juin.

Makrelaj : Tu as commencé à l’écrire ?
Victor O : J’ai déjà pas mal de mélodies, mais aucun texte et c’est le plus dur… Mais il y a un sale climat en France en ce moment il faut que j’écrive dessus, on ne peut pas laisser s’installer en France un « petit esprit » !

Affaire à suivre…

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